La mer s’est perdue

Elle s’est réfugiée sous la mangrove.
Elle sortira avant l’aube.
Elle a la nostalgie du large.
Un envol de pétrels sur les mâts qui l’attendent.
La brûlure des plaies cueillies entre ciel et terre
L’aveugle.
Elle se cherche.

Tes yeux voudraient la rencontrer
Lui donner la paix de son tourment
La boire sur la rive du désir.

Je caresse les vagues et ses lèvres.
Ma soif attend la rosée de ton arbre.
L’invisible se passionne du visible
Où jaillit l’écume des songes
Engrangés les soirs de brume.
Ouvriras-tu les cuisses de tes branches
Où nidifient le soleil et le vent
Avec les bras de tes hanches
Mers paisibles de mes regards?

La mer court
Hors d’haleine
Trébuche
Tombe
Crie au secours
Appelle ton visage
Où elle se cherche
S’enroule sur le chant infini des rivages
Se console d’être perdue
Car tu es en sourire
Et seras son amer delà les sargasses.

La mer s’est perdue.
Elle s’est retrouvée dans nos mains
Ton visage
Où tes yeux la regardent
Intensément
Pour être le désir de nos âmes.

La mer s’est retrouvée.

Mai 2008