Les saules
Etêtés
Pleurent avec un accordéon abandonné.

Les blés sont coupés.

Il est un arbre à l’horizon incendié.
Il médite sur le vide
Où l’infini s’est réfugié.

Les brouillards de la plaine consolent les fossés.

Sais-tu où tu es
Où tu vas?
Les chemins de l’indifférence
Sont très fréquentés.
Fais attention à ton sourire.
L’on pourrait te blesser.
Le désir est si fragile.
Si tu aimes tu as perdu tous les sentiers.
Reviens vite sur tes pas.
Je t’attendrai à la fontaine des trois aulnes
Le rendez-vous des surprises
Malgré les trahisons qui courent sur les grèves
Où les fossés n’ont plus de rives.

L’accordéon est exsangue.

Ne regarde pas les nuages qui passent.
Ils sèment les illusions
Les espoirs
Dans les luzernes qui ont soif
Attendent.
Ouvre ton cœur à la pluie.
Il sera lavé de toutes les ombres
Herbées par la nuit
Sous l’œil attentif du désir.

Cétoines dorées sur le clavier.
L’accordéon se met en sourire.

Avril-mai 2008