Ne partez pas

Oiseaux de proie dans les fourrés et les arbres.
Ils guettent la faim dans les yeux des enfants.
Il est des traces de serpents sur le sable.
Envie de fuir.

Ne partez pas.

L’aube se colore de maïs tendre
D’avoines et de chevaux épars sur les rives.

Ne partez pas.

La plaine sera ensemencée de pluies attendues.
Le lointain fleurira de zébus et de buffles.
Les rizières et les blés grandiront dans vos regards.
L’on vous attend.

Ne partez pas.

Vous enfermerez votre faim dans vos mains
Dans la blancheur de vos dents
Mirages sans images
Où l’espoir chante les fleuves asséchés
Les songes transparents
Effacés par le sable
Par le vent.

Ne partez pas.

Un festin sera dressé sous les arbres.
Vous y serez tous invités.
Préparez les feuilles de bananiers.
Vos regards auront la couleur de vos lèvres
Miel d’attentes sur les branches de l’aube
Où les abeilles oublieront vos incertitudes
Avant les quiétudes des étoiles dans les luzernes.

Ne partez pas.

Roseaux de cristal
D’âmes en recherche.
La mangrove se protège de vos yeux en regards.
La faim s’est perdue sur les berges.

Mai 2008