Pluie inattendue

Sur les talus de l’orage
J’ai vu éclore l’été.
Plénitude de bleus et de rouges dans les blés.
Les loriots se préparent à partir.
Il est de petits renards qui hantent le sentier.
Les sources sont assoiffées.
Mes mains tremblent de désir.
Les avoines bleuissent agenouillées.
La pluie arrivera le soir.
Les oiseaux
Affolés
Se pressent en bordure des haies
Où les branches des platanes
Rouillées
Ne savent plus prier.

Manque de vent dans les dunes.
Les figuiers de barbarie attendent l’infini.
Il joue à cache-cache d’entre les puits
Où coulent
Profondes
Les anciennes pluies.
Rendez-vous de nuages
Dans la palmeraie qui se perd dans l’oubli.
Les raisins mûrissent de désirs et d’ombre.
Moisson de songes et de lèvres
Sur la salive des attentes qui s’estompent.

Les geais jouent dans les chênes abandonnés.

Les oiseaux de passage transportent la pluie.
Je la vois couler sur mon front.
Personne ne l’attendait
Dans la moiteur des horizons qui tombent.
Fraîcheur d’un chant oublié dans les maïs.
Les oiseaux croient à l’eau annoncée.
Ils sucent les espoirs dans les pistils
Offerts à leur soif
A leur désir.

Les orages se déchaînent sur les sentiers.

Juin 2008