Pourquoi attendre toujours demain

à Fabrice

Sur mon chemin d’ailleurs
Aux matins épars
Aux pas invisibles
Qui résonnent de songes
De prières
D’espoirs
L’écho court les solitudes
En quête de réponses
Fraîches d’amour
D’ombre
Delà les calculs
Si fades
De l’habitude.

Devant ton mur
J’entends ta voix qui appelle.
La mienne
A la tendresse fragile
Verte
Des feuilles à peine nées
Des frênes
Des aliziers
Si nombreux dans les bois du silence
Où le moindre murmure
Fleurit de joie
Mon attente.

Derrière la nuit
Ses étés en herbe
Je devine ton visage.
Dans tes yeux
Ouverts sur l’infini
Y a-t-il des étoiles
Des départs
Des galaxies ?
Le vent des désirs inapaisés
En fera peut-être tomber
Avec ces nouveaux rivages
Où s’en vont les regards
Les sourires
Caresses de mon visage.

Il y a une haie d’arbres
Au bord du chemin
Qui traverse l’ailleurs des songes.
Ils sont hauts et tendres.
Ils n’ont pas encore appris à parler.
La lune s’y pose
Après les couchants
Pour vêtir de paroles
De gestes d’amour
Les herbes
Le vent
Les corps perdus
Muets
De ceux qui se cherchent.

Pourquoi attendre toujours demain ?
Si tu m’appelles
J’abattrai ton mur.
Nous n’aurons plus besoin de partir.
La marée nous emportera
Avec l’orage
Et… le midi t’endormira
Près de mon désir
Près du voyage.

Avril 1994