Regard à l’horizon

Le soleil
A donné rendez-vous à une voile blanche.
Il l’a rendue transparente.
Blancheur des amandiers sur l’Euphrate.
Le soleil joue avec l’innocence des rives.
Les nuages ont organisé le mariage du vent
Avec l’attente du couchant
Qui ne sait se coucher.
La nuit a été invitée.
Elle a offert aux mariés le lit nuptial.
Dionysos chantera les épithalames de la passion
Le rythme de la vie
De l’amour
De la mort
L’éros athanatos de l’horizon.

Envol de papillons blancs
De voiles
Sur la mer

Le soleil s’est ensablé au couchant.

Graminées assoiffées dans la steppe.
Tout est immobile.
Seul le regard des chiens
Des chevaux
Bouge à l’horizon.
Les aigles suivent les traces du vent.
Il pleure son amour sous les bouleaux
Sur un désert de sel abandonné
Sur les champs verts blancs mauves des pavots.

Le regard nous dupe avec ses larmes.

Pourquoi
Les branches du grand chêne attendent le pendu ?

Le lit du vent est défait
Vide.

Odeurs d’illusions déçues.
Désirs-graminées
Cachés derrière le connu.

Mars 2005