S’asseoir devant l’inarrivable

Aux bouddhas de Bamiyam

Les bouddhas sont tombés
La vallée de Bamiyan est blessée
Falaises ocre
Champs de blé
Verts
En herbe
Infinitude du temps
Gens assis
Impassibles
Aux loques de silence
Devant ce qui n’arrive jamais
Qui ne peut arriver
Les yeux chargés de visions
Inarrivables.
Les nuages
S’assoient
Se mêlent à l’infinitude
Tranquille
Emerveillée
De l’espace.

Le regard des bouddhas s’est éteint
Leurs yeux sont vides
La vérité s’est perdue en chemin
Une hache l’a coupée en morceaux
Lambeaux du désir
Evanescence du provisoire
Ephémérité de l’inattendu
Mousson
Pluies attendues
Qui ne viennent pas.

Vérité
Si tu es quelque part
Reste avec nous
Car il se fait tard.

Février 2005