Si tu viens…

La lune
Sans ramer
Descend le fleuve de la nuit.
Sur ses rives
Sont presque mûrs
Les fruits de l’habitude.
En bas
Dans la plaine
Y aura-t-il le matin du songe ?
Sur le radeau du non-voyage
Les yeux grands ouverts
j’attends le soleil
Pour remonter le jour.
Si tu viens
Par contre
Avec tes nuages
Nous pourrons aller
Ailleurs.
Là-bas
II faut deux clés
Les nôtres
Pour ouvrir la porte
L’autre…

29 Mai 1991