Songes à la dérive

Je voudrais aller à Bagdad
Tu m’as donné rendez-vous
Mais le Tigre et l’Euphrate ne veulent pas se rencontrer.
Le vent balaie le désert sur les rives.
Le calife Haroun Al-Rachid m’attend
Vêtu en marchand
A une porte dérobée de son palais.
Les paons chantent le couchant
Sur les plaines des songes à la dérive.
Je ne veux pas mille et une nuits.
Une seule suffit.
Viens
Je voudrais la vivre avec toi
Où que tu sois
En regardant les hautes herbes de la voie lactée
Qui sourit
Discrète
Derrière le voile tissé par l’infini.
Le soleil est né à l’est de l’ouest.
Il a un visage de trèfles
Caressé par des nuages égarés.
Mon sourire les a sauvés
A la lisière des horizons où tout se perd.
Je t’ai perdu.

Juin 2002