Sous l’arbre aux branches de vent

Le soleil est suspendu à mon regard
Fil invisible du songe
Où le désert se baigne dans l’ocre mouvant des sables.
Le jour s’est pris dans les ronces.
La nuit sera déchirée par les cris des martres
Prises au piège avec les étoiles
Les ailes du silence et des phalènes.
L’image du buffle navigue dans l’étang
Elle passe fragile dans mes yeux.
Le buffle est calme
Il mûrit avec la rizière.
Au carrefour de tes désirs
N’hésite pas
Prends la route de mon amour
Tu me trouveras sous l’arbre aux branches de vent
Aux fruits mûrs d’arcs-en-ciel et d’orages
Nous attendrons ensemble les rosées éclatantes
Sur les feuilles des éclairs qui tombent.
Tu m’offriras l’eau transparente
Puisée dans les conques de ta source.
Ton visage me donne soif
Ton regard est une brûlure de mon chemin.
Le baobab nous envie la tendresse du ciel pour notre clairière.
Il est des bateaux chargés de nuages
Ils explosent dans la plaine du désir
Printemps inapaisé de lointains
Qui refuse de mourir.

Décembre 2002