Sur la grève du lointain

Après-midi de soleil voilé.
Les étangs se perdent dans leurs songes.
Les herbes folles s’affolent au vent.
Les oies sauvages s’envolent sur les collines.
Septembre se colore de feuilles au gré du désir.
La mer paresse avec un rire de piverts.
Les ciguës sont mûres sous les chênes
A la lisière des amours
Qui espèrent
Sur les berges
Vertes
Fleuries de promesses.

Un bouquet d’effraies blanches et d’anémones.
Quatre joueurs de cartes.
L’enjeu est l’amour.
Ils jouent jusqu’au soir
Chacun avec une carte
Différente
Qu’il croit la meilleure.
Poker de la vie.

Les aigles veulent dominer le ciel
Le demain
Forcer les sentiers
Les pas sur les chemins.

Oiseaux solitaires de la pluie.
Du lierre autour de l’amour.
Le temps
N’a plus les cheveux qui tombent sur ses visages.
Immensité de la lande aux yeux d’enfant.
Tournesols penchés vers les lunes qui se fanent.

Sur la grève du lointain
Où les étoiles se sont éteintes
Et le temps se repose
Nous vannerons le sable et le vent.

Avril 2005