Sur le sentier du large

Aux accusés innocents

Dans la clairière des matins verts
Fleurie de pies et gabians
Le soleil et le givre sont innocents .

Il est parti
Paisible
Sur le sentier du large .
On l’attendait .
Il ne rentrait pas .
On l’appelait
De toute part
Toujours plus fort .
Le vent tremblait dans les arbres .
L’on trouva son corps
Déchiré
Au bord du sentier
Sous le linceul du silence
Que le soir tirait sur ses yeux
Où vagissait
Immense
La mort .
On le crut coupable .
On crut les enfants .
Les enfants étaient grands .
Ils sont toujours innocents .
Ils l’attendaient .
lls s’en sont moqués
Ils l’ont battu
Ils en ont joué .
Il aimait autrement .
Le soir
Violé
Mourut de honte
Dans les mains des enfants .

Il était parti .
Il ne rentra jamais .
Le soleil et le givre crient son innocence
Dans la clairière des matins verts .

Octobre 1997