Ta main était dans la mienne

à Van Toan

Au temps des mûriers couverts de givre
La neige avait l’odeur de la lumière sur les trèfles
Du printemps en attente .
L’amour y laissait les traces du regard
Intense
Qui se cachait dans les yeux du désir
Derrière la vitre
Et les pas si discrets du silence .
Qu’espérait voir l’enfant au bout d’un horizon si vierge ?
Les arbres avaient déjà peur d’un infini sans présence .
Mais le printemps viendrait ouvrir les fenêtres .
Le vent en était sûr .
Il le disait
Chaque jour
Aux volets
Aux soifs
Aux eaux transparentes .
Je m’en suis souvenu
Soudain
Devant le lac de l’ Epée Restituée .
Sa lumière était sourire de promesses .
Hanoi connaît-il la neige ?
Qu’importe .
Ta main était dans la mienne .
A l’ombre
Vaste
Des nuits éphémères
Le cristal fragile des étoiles
Palpite encore
Avec le silence vert des rizières .

Janvier 1997