Tout en haut du mur

Tout en haut du mur le plus haut
Regarder de l’autre côté
Pour savoir
Sans appréhension
Avec les yeux d’un enfant apaisé.

Une plaine de doutes
Couleur de brumes
De soirs aveugles
Avec un estuaire très vaste
Où passent les voiliers chargés de mémoire
D’oubli
D’habitudes
De révoltes
D’asphyxies
Aux carènes bien calfatées dans les darses
Et qui voguent vite
Pour arriver au large
Avec leurs passagers qui craignent la nuit
Et crient
Assoiffés
A la lumière intense de l’aube
Aux soleils-oiseaux
Qui dansent avec les midis
Malgré les passeurs d’impasses.

Envol de cormorans
Dans l’immensité du silence.
Comprendre ce que nous sommes
Et comment
Pourquoi
Nous le sommes devenus.
Sommes-nous seulement des symboles
Des pages blanches à écrire
Avec l’encre de l’arc-en-ciel
Qui prédit les saisons
Et dit adieu aux horizons
Nus d’infini
De songes en désir ?

Delà les regrets
La mémoire
Seule
Sur la rive
Attend
Indocile
Les passeurs du temps
Les passeurs de l’amour qui n’a pas de temps
Les passeurs des instants attendus
Qui deviennent eau d’océan.

Naufrage du mur dans la plaine.

Novembre 2004