Tu arriveras

Chevaucher l’orage
Les foudres
Et regarder les pleines lunes se noyer dans les eaux du désir.
Rafale de neige-gabians au fil de l’eau.
Il y a toujours des oiseaux au-dessus des bateaux.
J’ai vu l’amour descendre le fleuve jusqu’à la mer
Il s’est fait infini dans l’immense
Il est si excessif
Sa douleur est une musique de départs
Sa vie est bercée par les naufrages.
Tu le crois une chaîne
Un mur
Qu’en sais-tu ?
Tu ne veux même pas le savoir.
Mais un jour tu sauras.

Loin
Des horizons calcinés
Une mer de basalte
La nuit s’y est noyée.
L’aube y verra-t-elle encore le jour ?
J’entends courir le silence
Sous des arbres d’ombres.
Dans le désert
Sur la mer
L’amour trouvera-t-il un chemin ?
Que ferait-il sans infini ?
Le désir le parcourt la nuit.
Sait-il où il va ?
Il ne sait pas d’où il vient.
Ton sourire
Accompagné de ton regard
Saura le traverser.
Je t’attendrai au bord de la mer
Elle m’a parlé de ta venue
Le vent balaiera tes pas
Qu’importe
Tu arriveras.
Malgré les mirages
Enclume du soleil
L’horizon s’est rempli d’espoirs.

Le fleuve du vide
Où a-t-il sa source ?
Sur ses rives court mon âme
Elle n’en a pas peur
Il est si nomade.
Elle peut rêver tous les bateaux inattendus
Les radeaux qui savent chanter
Qui sauvent ses espoirs
Jusqu’à la mer où volent les infinitudes
Rêvées sur les ailes des albatros
Qui vivent delà le temps
Delà l’espace
Delà le poème qui m’habite
Qui vit ma vie
Qui sait la libérer
De toute contrainte
Sur les parvis de tous les étés.

Tu arriveras.

Août-septembre 2002