Un train opaque traverse la solitude.
Silence de voyageurs sur les rails du désir.
Je glane des tessons de ciel dans les chaumes
Des ailes dans l’habitude.
Un oiseau
Blessé
Tremble dans un piège.

Une âme dans une cage.

Je glane du passé
Dans la lumière de l’instant
Des grappes de raisin
Dans la soif du désert
Aux feuilles d’étourneaux
Roussies d’automnes hantés de loriots.
L’abandon respire l’espoir.

Oiseaux en voyage
Vêtus de nuit
De songes
Ils traversent la pleine lune
Crient à l’océan
Avant de se reposer
Etourdis de visions
Sur l’écume de l’infini.
Il est des pièges dans le sable
Qui attendent
Bouche béante
Les glaneurs insouciants
Qui courent
S’ébattent
Se meurent enfouis.

L’oiseau qui voyage sait où est le blé mûr.

Les vignobles du soir
Haillons du désir
Ne cachent plus l’espoir
Oiseau vivant
Résigné
Tombé dans un piège
A la lisière de la liberté.

L’âme a cassé la cage
S’est enfuie
Les prairies l’attendent
Le blé a mûri.

Août 2005