Un soleil de sable

Le fleuve
Devient horizon sans rives.
Le passeur
Perd son chemin
Malgré les phares
Leurs yeux de lumière
Malgré les grands cormorans
Leurs ailes aux plumes d’eau
Si vastes de temps
D’espace
Ailes-dunes sur les marées
Hautes
Basses.

Un soleil de sable
Presque aveugle
N’arrive plus à me regarder.
Il doit se laver dans le fleuve
Se purifier des impuretés du passé présent
Poussière des sentiers
Des talus
Du temps.

Le bateau du désir
Aux voiles de rencontres
Descend le fleuve qui connaît les mers
Qui regarde les rivages inconnus
Que tu attends
Dans les larmes
Les brouillards épais
Cages de naufrages
De nuages d’espoir
Jusqu’aux portes du voyage.

Le jardin est fermé
Ouvert
Seulement
Aux oiseaux en voyage
Sur le fleuve
Qui coule à la porte
Lèche les murs
Et veut savoir.
Porte ouverte aux désirs
Aux horizons non prévus
Aux surprises des lointains
Aux caresses du sourire.

J’ai envie de partir
M’en aller delà moi
Vers les ports de l’espéré
Les ports des mirages
Où le moi espère
Songe
Croit
Dissipe tous les nuages.

Le vent court sur le sable
Sur le demain
Toujours différent
Où les oiseaux se parlent
Passent
Se donnent rendez-vous.

Je viendrai du désert.
Les dromadaires
M’attendent à l’abreuvoir.

Octobre 2004