Loi et hors-la-loi

(combat de l’impossible)

Des visages de laideur
Sans sourires et sans regards
Des têtes programmées et obéissantes
Des mains agitées de frayeur…
Ils ont volé l’innocence de nos gestes
Et secrètement ils en ont modelé
Des seins gorgés de leurs désirs
Des ventres enceints de leur impureté
Des sexes cachés sous des feuilles de vigne
Mais exorbitants et nus
Dans leur regards frustrés
– pauvres fleurs de liberté! –
Et ils ont appelé leurs statues
Décence harmonieuse de sainteté…
Ils ont profané l’arbre de notre amour
Et ils l’ont arrosé du vide de leurs paroles
Du désherbant de leurs sarcasmes
Ils en ont délogé les oiseaux,
Chant du printemps,
Et ils se sont assis tout autour
A le regarder mourir crucifié,
Amusés et satisfaits,
Du froid de leur vertu
Mer morte
De consciences en paix…
Oh cèdres de mes amours
Crucifiés et toujours vivants
Cèdres de mes combats
Ne soyez pas des dieux jaloux
Pour l’enfant qui vous suit
Ô cèdres hors-la-loi…

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