Songe d’un jour d’été

“Le mendiant de l’impossible”

veillent près des sources d’aubes ressuscitées
Aux murmures riants de silphes et de silènes
Cortège frémissant de séductions antiques
Danse de soleils sous les chênes du Sentier…

Dans les darses désertes des saisons mortes
L’aube lavait les corps ardoisés des angoisses
Rires calcinés de chacals qu’on étrangle
Sur le seuil abandonné de ma porte…
Je m’en allais dans un linceul de bohème
Echanson de rêves et de lave errante
Ivre d’améthystes oubliées par le vent
A l’orée du jour venu à ma rencontre
Les mains éblouissantes d’envols de phalères
Jaillies de l’encens d’une flûte d’orages
Fleur de l’occulte sésame du mystère…

Les oiseaux qui migraient avec les nuages
Humant les tièdes passées vertes de l’été
Etendu dans les foins d’horizons de cobalt
Ouvraient les grilles ailées des parfums sauvages
Vierges désirs de plénitudes embrasées
Candeurs pubescentes d’une terre qui s’exalte
Sur les terrasses envoûtées de Vallée-Grande
Où le vent m’attendait aux pieds des sentinelles
Pour guérir le cristal fêlé du voyage…

Alors le matin raviva les aigues-marines
Oeufs de clarté dans les aires de mes songes
Et les voix des milans ciliées d’espérance
Essaims épars de nectar et de résine

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