Songe d’un jour d’été

“Le mendiant de l’impossible”

Quand j’ai entendu hennir le vent de l’été
Autour des murs des fièvres et des silences,
Dans les chambres glauques des miroirs brisés
Blessures béantes d’aloès et d’absinthe
La solitude et l’angoisse dormaient enlacées
Dans leurs nudités de larves indécentes
Repues d’illusions et de ventres arides
Evoquant le passé dans de sombres étreintes
Sur une couche putride de refus et de cendres :
Moissons de feuilles et de promesses labiles
Horizons éteints de préjugés et de paille
Bave perfide d’aspics et salamandres
Nés d’une sagesse souillée de méfiance…

Dehors le vent jouait dans les nuages
Je l’entendais gémir les appels de la plaine
De sa voix secrète musquée de mirages
Chemins dallés de porphyres et d’apparences
Où les amères pluies d’obsidienne
Eteignaient les lampes du printemps
Années de phasmes et de phalènes
Par-dessus les murs de mon sang :
Cène de brumes de soifs et d’orages
Mémoires d’ailes et de rêves
Espoirs égarés haleines de naufrages
Où s’aiguisent les fleurs du tourment
Sur les lèvres fragiles d’éclairs et de glaives
Aux confins éphémères des grèves du temps…

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